Installer du photovoltaïque, c’est encore rentable ?
- Foncia Tarentaise
- 25 juil.
- 2 min de lecture
Aides publiques, rentabilité réelle, zones les plus favorables… Dans un contexte de baisse des subventions et de chute du tarif de rachat, produire son électricité reste un bon calcul, à condition d’avoir les bons paramètres.
Une prime qui fond comme neige au soleil
C’est l’un des leviers les plus connus pour inciter les particuliers à passer au solaire : la prime à l’autoconsommation versée par l’État. Mais cette aide a drastiquement diminué. Alors qu’elle s’élevait à 510 €/kWc début 2023, elle est tombée à 80 €/kWc en mars 2025. Pour une installation standard de 3 kWc, cela représente une baisse de 1 530 à 240 €, soit une aide divisée par plus de six. Un coup dur pour les foyers qui misaient sur cette subvention pour alléger l’investissement initial.

La revente devient marginale
La prime n’est versée qu’aux foyers qui choisissent l’autoconsommation avec revente du surplus : on consomme en priorité ce que l’on produit, et l’excédent est injecté dans le réseau. Problème : le tarif de rachat est désormais très faible, quatre centimes par kWh. À ce niveau-là, revendre son électricité n’est plus une source de revenus, mais un simple appoint.
Conséquence : pour rendre une installation rentable, il faut maximiser l’autoconsommation. Comment ? En adaptant les usages : programmer lave-linge, lave-vaisselle, ballon d’eau chaude ou recharge de voiture pendant les heures ensoleillées. Plus l’énergie est utilisée sur place, plus l’investissement est intéressant.

Orientation, ombre et météo : des paramètres décisifs
La rentabilité d’une installation dépend aussi de son orientation. Un toit plein sud est l’idéal. Les expositions sud-est ou sud-ouest restent acceptables, mais les orientations nord sont à exclure : la production serait insuffisante. Les ombrages (arbres, immeubles voisins, cheminées…) réduisent également le rendement. Il est donc indispensable de faire réaliser une étude de faisabilité par un installateur qualifié.
Évidemment, l’ensoleillement local joue. Le sud de la France offre un retour sur investissement plus rapide que les régions du nord ou de l’est, même si la technologie progresse et permet aujourd’hui d’équiper presque toutes les zones.
Un pari sur le long terme
Le solaire reste un investissement rentable, mais sur la durée. Le coût moyen d’une installation de 3 kWc (suffisant pour un foyer standard) varie de 7 000 à 8 500 €, pose comprise. En retour, elle permet de réduire la facture d’électricité jusqu’à 40 % selon la consommation et la configuration du logement.
Les panneaux solaires ont une durée de vie estimée à 30 à 40 ans, avec une baisse progressive de performance (environ 0,5 % par an). Le seuil de rentabilité est généralement atteint en 10 à 12 ans, après quoi les économies réalisées deviennent nettes. La valeur du bien peut augmenter, surtout si le système est récent et bien dimensionné.
Simuler avant d’investir
Avant de se lancer, mieux vaut simuler la rentabilité. Des plateformes en ligne comme Hello Watt, In Sun We Trust ou EDF proposent des simulateurs gratuits intégrant la localisation, l’orientation du toit, les ombrages et les habitudes de consommation. Un devis personnalisé reste néanmoins indispensable.
En résumé : le photovoltaïque reste une bonne opération, mais de plus en plus technique. Aides réduites, prix du rachat en chute libre, rentabilité conditionnée à l’autoconsommation et à une installation bien pensée… Produire son énergie, oui, mais en connaissance de cause.
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